Edito

L’hiver du Patrimoine

Nous assistons depuis un an en direct dans les médias à la volonté d’assujettissement d’un pays européen avec de nombreux morts et blessés mais aussi de la destruction d’une partie de son patrimoine, pays grand par son histoire, sa culture, sa religion et sa force d’âme.

Cela a provoqué bien sur des réactions d’empathie et de solidarité en France avec l’accueil des réfugiés, aussi de volonté dans le domaine régalien de renforcer la défense et de se prémunir contre d’éventuelles attaques, y compris hybrides.Peu de réactions en revanche sur la culture et le patrimoine, qui demanderaient une aide active et des subsides. Cela aurait pu susciter dans le domaine régalien avec unrenforcement des moyens et de la protection de notre propre patrimoine, il n’en a rien été. En fait la menace géopolitique qui plane sur l’Europe menace aussi sa culture et son patrimoine, considérablement affectés par la dernière guerre mondiale.

Rien ne nous est plus cher que ce que nous avons perdu ou que nous risquons de perdre et nous devons être d’autant plus sensible à la protection du patrimoine en ces circonstances inquiétantes.

Le ministère de la culture ne semble pas avoir de grandes ambitions patrimoniales, il suffit de regarder les programmes culturels de la dernière présidentielle (voir notre comparatif) dont la pauvreté le dispute en général au manque d’imagination. Une ancienne ministre de la Culture, en principe attachée au patrimoine, vient de se singulariser en préconisant la destruction d’églises dont l’intérêt architectural n’est pas avéré.

Malgré des lois de protection du patrimoine architectural et naturel, de nombreuses destructions et ravages de toute sorte continuent. Une improbable coalition d’idéologues, politiciens, élus locaux, affairistes, financiers, architectes et vandales de tout bord continue à sévir.

En fait le patrimoine est une affaire trop sérieuse pour être laissé aux politiciens et le déclin de l’éducation, du gout et de l’ambition de nos concitoyens n’arrange rien.En fait, c’est en France la Révolution qui avait commis nombre de destructions et d’actes de vandalisme qui a aussi suscité un sursaut pour défendre l’âme d’un pays.

De Hugo à Malraux en passant par Mérimée, ce sont de grands écrivains, donc de grandes consciences qui ont été à la pointe du combat pour le patrimoine. De tous, c’est Hugo, le visionnaire, qui a été le plus virulent et le plus conséquent avec son fameux pamphlet ‘Guerre aux démolisseurs’, préconisant l’arrêt du vandalisme et une loi de protection du patrimoine.

Au-delà des politiciens qui sont obsédés par le court terme et l’économie, oubliant que si la France est la première destination touristique au monde, c’est par son patrimoine, sa culture, son histoire et son art de vivre.Il nous faut un nouvel Hugo capable de créer un sursaut avec un nouveau pamphlet ‘Guerre aux démolisseurs de la France’. Prodomo ne peut que modestement essayer d’y contribuer.

François Vilnet, Président

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